jeudi 7 février 2013

LES CENT VISAGES DE LA COLERE

               La colère est une émotion particulièrement forte, qui prend de multiples formes. Nous verrons dans cet article que plusieurs fleurs du Dr Bach peuvent nous aider et nous soulager quand nous sommes confrontés à la colère. Elles nous apportent le réconfort face à cet affect qui cause tant de souffrance en nous et autour de nous.

               La colère: vous connaissez? Certains disent: "Moi, je ne me mets jamais en colère." D'autres disent: "Je suis tout le temps en colère!". Hélas pour ceux qui s'en croient exempts, la colère est un sentiment bien humain: celui qui ne se met jamais en colère est un sage, ou le plus souvent, un bon comédien...
               La colère prend bien des formes: du léger agacement à la crise de rage spectaculaire, toute une gamme d'émotions traduisent l'agressivité que nous avons tous en nous. Cette agressivité s'exprime comme elle peut, ou elle est intériorisée, mais elle existe bel et bien. Elle fait partie de notre côté sombre. Prendre conscience que nous éprouvons de la colère est un signe d'honnêteté.
               Faites-vous partie comme moi des gens calmes en apparence, qui refoulent pendant des jours entiers quantité de contrariétés et de choses impossibles à digérer, pour finir par exploser, à peu près deux fois par an? Je caricature un peu, mais reste que plus la colère aura été contredite et étouffée par notre juge intérieur, plus elle manifestera sa violence tôt ou tard.
               La colère est puissante. Si puissante qu'elle peut faire d'énormes dégâts. Selon un proverbe chinois: ce que nous avons mis une vie à construire, une minute de colère peut le détruire.

               Alors que faire? La réprimer? La faire sortir à tout prix?

               Je pense que si tout le monde donnait libre cours à sa colère, il deviendrait impossible de vivre en société. La nature nous a donné de merveilleuses plantes pour soigner notre être intérieur, parmi elles des fleurs de Bach. Bien choisies, elles peuvent aider à ce que notre colère se fasse rare, sans pour autant mettre un couvercle sur la marmite bouillante...

               Quand la colère est violente, pleine de haine, prenez le Houx (Holly). Cette colère-là vient du coeur de notre désarroi, là où ça fait mal. Nos blessures sont vives. Notre jalousie, notre rancoeur explosent. Nous sommes emportés par la rage, qui n'est autre qu'une expression de notre douleur d'avoir été trahi, rejeté ou abandonné. Le Houx soignera la colère comme un baume de douceur sur une plaie vive. Il nous donne la force de reconnaître que nous souffrons, et que c'est en nous qu'il va falloir chercher les raisons de la colère. Douloureuse volte-face, où nous nous apercevons que ce n'est pas à cause des autres que nous souffrons, mais en raison de nos blessures du passé. Ces blessures trouvent leur origine dans la toute petite enfance. Elles sont constamment ravivées par les autres, par les situations que nous vivons, dans le jeu implacable du miroir. Quand je me sens agressé par quelqu'un, c'est la partie blessée en moi qui réagit. L'autre n'est pas responsable de ma douleur, il n'est là que pour me faire prendre conscience de ce qui doit être guéri chez moi. Quand nous comprenons cela, nous avons fait la moitié du chemin. Reste à soigner inlassablement, avec amour, l'enfant que nous étions, et qui n'a pas été compris. Le Houx vous accompagnera dans ce processus long, difficile, mais salvateur.

              Pour la colère sourde, pleine de ressentiment, qui envie l'autre en s'appitoyant sur son sort, prenez le Saule (Willow). Le Saule correspond à une colère qui couve, mais n'explose pas, c'est un persifflage, une complainte, un stratagème pour jouer le rôle de la victime. Nous avons l'impression que le destin s'acharne sur nous, que nous n'avons vraiment pas de chance, que les autres réussissent mieux que nous. C'est trop injuste! Là encore, il va falloir devenir responsable et acteur de sa vie, cesser de se plaindre et reconnaître que nous pouvons améliorer les choses. Il faut du courage pour cesser d'être une victime, il faut beaucoup d'amour pour soi.

              Si votre colère s'éveille soudainement quand vous essayez de convaincre une personne de vos idéaux, de tout ce en quoi vous croyez fermement, prenez la Verveine (Vervain). La Verveine canalise l'élan d'enthousiasme qui nous porte à prêcher pour notre paroisse, oubliant de reconnaître que l'autre n'a pas forcément besoin de ce que nous voulons à tout prix lui apporter. Quand nous endossons le rôle du sauveur, nous allons fatalement vers la colère: la personne que nous voulons aider ne peut ou ne veut pas changer, en tout cas pas comme nous l'aimerions. Nous nous rendons compte que malgré nos nombreuses bonnes paroles, notre "protégé" n'en fait qu'a sa guise. Il va falloir devenir un peu plus humble, et cesser de vouloir convertir le monde entier à notre vérité. Nous ne sommes pas les détenteurs de l'unique vérité. Chacun évolue à son rythme, et aider quelqu'un revient à respecter entièrement son libre-arbitre.

              Si votre colère est celle qui critique, juge sans arrêt, voit les défauts de l'autre immédiatement et montre bien peu de tolérance, c'est le Hêtre (Beech) qu'il vous faut. Magnifique élixir du Hêtre, qui nous apprend à aimer la différence... Quand nous sommes agacés par les autres, c'est nous-même que nous jugeons, aves la même dureté. Ce qui nous déplaît en l'autre est inévitablement en lien avec nos propres défauts. Ce collègue vous coupe sans arrêt la parole, et cela vous agace? Prenez le temps d'observer si par hasard il ne vous arrive pas fréquemment de couper vous aussi la parole aux autres... Il nous arrive tous de tomber dans le piège de la critique négative. Loin de vous décourager que cela puisse vous arriver trop souvent, observez quand cela se produit, et prenez de la distance, en admettant sans pour autant vous juger que vous êtes tombés dans cet écueil. C'est en nous apprenant à nous aimer que nous aimerons aussi ce qui nous entoure. Nous verrons alors la beauté en toute chose et en chacun.

              Reconnaître et accepter que nous éprouvons parfois de la colère nous permet d'y travailler. Pour résoudre le problème de la colère, je pense que ce travail ne suffit pas. La colère est une émotion, et comme toutes les émotions, elle échappe à notre contrôle. Par contre, nous pouvons être attentif à mener une vie calme, saine, à faire une place à la méditation, à la contemplation. Nous pouvons veiller à respecter la vie sous toutes ses formes et à cultiver la compassion, l'équanimité, la sagesse. C'est à travers ce chemin de vie choisi et accepté que nous trouverons la maîtrise et la paix. Ainsi, nous cesserons d'être le jouet de nos émotions. Nous goûterons à une vie pure, proche de l'essentiel.